e.magiciens - nov. 2005, Valenciennes (France)

 


Olivier Goulet, l'écorché numérique
La peau se porte en bandouillère ou en gilet

Le moins que l'on puisse dire c'est qu'Olivier Goulet ne fait pas dans la discrétion. Pour une première venue aux e.magiciens, le stand du plasticien a suscité bien des interrogations auprès des étudiants et des visiteurs. Derrière les vitrines illuminées, sacs et vêtements, tous en peau, sont les attractions du festival. Pourquoi un tel engouement autour de produits de maroquinerie et de vêtements ? Simplement parce qu'ils sont réalisés en peau... humaine synthétique !
La même texture, un coloris similaire à l'épiderme humain font de ces réalisations de véritables objets de discussion. Il y a ceux qui craquent, qui ont le coup de foudre et qui veulent immédiatement repartir avec un sac ou un gilet et puis il y a ceux, pas très nombreux, à qui cela inspire le dégoût. En invitant Olivier Goulet, Marie-Anne Fontenier a mis dans le mille. Même si celui-ci reconnaît humblement ne pas avoir eu vent des e.magiciens avant d'y mettre les pieds, l'animateur de la web jam sur ce festival avoue travailler depuis une décennie sur la peau. Les web jammers des e.magiciens ont donc travaillé durant ces trois jours sur le thème imposé par Olivier Goulet : quelles peaux pour un monde virtuel ? "C'est la fusion entre l'organique et le numérique où l'homme est obligé de muter pour survivre. On en revient à nos peurs primaires sur la manipulation".

En dix ans, ce travail qui oscille toujours entre attirance et réticence, exerce une efficacité émotionnelle à nulle autre pareille. Avant d'en arriver à ce concept de peau "d'habillement", l'artiste s'est distingué en scannant la peau d'un homme avant de la vendre sur Internet.

Devant le succès de cette opération, Olivier Goulet s'est engoufré dans la brèche pour en arriver à la production industrielle de certains objets. Une diffusion mondiale est prévue en 2006. Malgré tout Olivier ne souhaite pas devenir esclave de cette commercialisation.

L'homme a d'autres projets. Il travaille sur les OVM (Organisme Volontairement Modifié) et voit en ses sacs in excellent support de propagande. En créant des vêtements, Olivier veut redonner une nouvelle nudité sociale à l'homme, histoire de remettre les compteurs à zéro.


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